PEDAGOGIE: 3 astuces pour gagner du temps
Au cours de mes différentes expériences de professeur puis de formatrice, j’ai pu mesurer à quel point il était important de faire évoluer sa pedagogie pour faire gagner du temps aux apprenants.
Depuis que je dispose de connaissances approfondies en PNL (Programmation neuro-linguistique), j’utilise avec délectation des outils qui me permettent de gagner en efficacité et en confort dans les apprentissages.
Je vous présente dans cet article 3 astuces que j’utilise dans toutes mes interventions.
1ère astuce en pedagogie: la précision et la justesse du langage
La précision du langage, c’est comme avec la ponctuation, un rien peut changer le sens:
Par exemple, vous savez certainement que les personnes sont bien plus que leur comportement. Qu’est ce que cela signifie?
J’entends très souvent des personnes dire “je suis nul” lorsqu’elles se trouvent face à une difficulté qui leur parait insurmontable.
L’utilisation du verbe être touche donc directement à l’identité de la personne. A force de se répéter ce type de phrase, elle va finir par le croire! Une croyance limitante peut s’installer progressivement et générer un blocage parfois très important.
Dès que je repère ces attitudes concernant la dévalorisation de soi, je recentre immédiatement l’attention sur un savoir faire ou une compétence à acquérir. Et là, ce n’est plus du tout le même verbe qui est utilisé.
La question à poser est alors:
– qu’est ce que tu ne sais pas? en référence à une connaissance / compétence à acquérir, ou
– comment peux-tu faire pour apprendre ceci ou cela?
Lorsqu’une difficulté apparaît, j’identifie rapidement quel est le niveau logique concerné (selon la pyramide de R. Dilts), afin d’ajuster mon langage.
Je gagne ainsi un temps fou en proposant une intervention adaptée. Dans l’exemple cité, agir directement sur l’identité est délicat, et nécessite une très bonne connaissance de la personne concernée.
2ème astuce en pedagogie: Susciter une émotion positive.
Donner l’envie d’apprendre est souvent une clé importante pour marquer les esprits.
Rappelez-vous: combien de fois vous êtes vous ennuyé à l’école car le prof n’avait pas réussi à vous intéresser à ce qu’il vous racontait? Rester attentif et mémoriser des connaissances nécessite alors beaucoup plus d’énergie, et de temps.
Pour susciter une émotion positive, il y a plein d’astuces, en voici 2:
– sortir du contexte habituel, changer d’environnement.
Vous avez sans doute pu expérimenter à quel point les enfants apprennent plus vite lors des sorties pédagogiques, c’est tellement plus motivant que de rester assis pendant des heures devant un tableau!
Et bien avec les adultes, c’est pareil. Lorsque j’organise des séminaires, je choisi des lieux avec la possibilité de pratiquer des exercices en extérieur. Je n’aime pas rester enfermée toute une journée, alors je crée toujours 1 ou 2 occasions par jour pour changer de contexte.
– installer une croyance aidante
Un jour, j’ai entendu un formateur présenter un chapitre en disant à peu près ceci: “Aujourd’hui, nous abordons un chapitre très important, ce n’est pas facile du tout à assimiler, il y a une liste de 40 thèmes à traiter, c’est long et fastidieux. Même moi je n’aime pas du tout cette partie du cours, mais on est obligé de la faire”.
Je me souviens encore être restée bouche bée en entendant cette présentation et j’ai regardé autour de moi: bonjour l’ambiance! Rien de tel pour mettre le moral de tous les stagiaires à 0, même les plus motivés.
Alors sans tomber dans l’excès inverse, ni dans l’exagération, c’est souvent très simple d’avancer une idée plus positive ou rassurante comme:
” C’est normal de ne pas tout comprendre tout de suite, mais progressivement avec les exemples, vous allez maîtriser puis utiliser ce concept…”
Voici un autre exemple que je pioche dans mes loisirs. Lorsque notre prof de danse nous présente une nouvelle chorégraphie, voilà ce qui est le plus efficace dans son discours. Tout en effectuant la démonstration, elle commente tout simplement en disant: ce pas, on connait, celui-ci aussi, on enchaîne sur truc, comme dans la danse bidule, ect… et à la fin: vous connaissez déjà tout, c’est fastoche! Résultat: le groupe est déjà convaincu qu’il sait faire! Magique non? Et en quelques minutes, la danse s’apprend sans effort, en gagnant du temps simplement en s’appuyant sur les acquis.
3èmeastuce en pedagogie: Proposer un feed-back constructif
Pour commencer, j’ai rayé le mot “erreur” de mon vocabulaire. Dans tous les apprentissages, il est utilisé à tord et à travers pour chaque évaluation proposée.
” J’aurais tant aimé que mon instituteur remarque que sur 100 mots de ma dictée, j’en avais orthographiés correctement 95, au lieu de me donner un zéro à cause des fautes sur les 5 mots restants ” explique Jacques Salomé.
Parler d’erreur ou de faute a tendance à provoquer une émotion négative.
Parler d’expérience réalisée permet plus facilement d’envisager une suite et de maintenir la motivation pour atteindre un objectif.
Comment proposer un feed-back constructif? (littéralement retour d’expérience)
Voici les 3 parties qui le composent, selon la technique du sandwich:
1. décrire les points forts en parlant à la première personne, et en se basant uniquement sur des faits observables.
par exemple: dans ton exposé, j’ai relevé ces 2 points X et Y, expliqués à l’aide de schémas, tu as réussi à donner toutes les informations importantes en respectant le temps imposé, ect…..
2. le cœur du feed-back:
Sans émettre de jugement ni reproche, suggérer ce qui pourrait être amélioré. Inutile de faire une longue liste, car le cerveau ne peut pas tout retenir.
Pour être efficace et permettre de gagner du temps dans les apprentissages, une bonne stratégie consiste à ne proposer que les 2 ou 3 pistes de progrès les plus importantes.
Celui que reçoit le feed-back oriente alors son esprit vers la recherche de solutions qui lui permettront de progresser plus rapidement.
3. terminer par une appréciation globale du travail effectué et surtout sur une formulation positive!
En respectant ces 3 parties, l’effet positif est garanti!
Les 3 astuces proposées dans cet article sont utilisables dans tous les domaines. J’en livre davantage dans les formations que je propose aux formateurs, professeurs concernant les stratégies d’apprentissage.
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billiet
26 Fév, 2013
article très utile car en effet les croyances limitantes doivent être modifiées. La mise en confiance dans l’apprentissage est essentielle. L’apprenant ne doit jamais s’identifier personnellement aux savoirs qu’il essaie d’acquérir.
Il faut aussi l’aider à déterminer les stratégies d’apprentissage qui lui correspondent le mieux, et donc son profil d’apprenant.
Hélène , Coach Relax
26 Fév, 2013
Tout à fait d’accord: détecter rapidement les stratégies d’apprentissage fait partie de mes compétences. Et après, c’est un pur bonheur de transmettre!
Jean-Charles
26 Fév, 2013
Bonjour Hélène,
Cela n’engage que moi, mais quand on se souvient de notre scolarité, peu de professeur semble avoir la fibre pédagogique en agissant selon les principes de ton article.
Il y en a un ou deux qui sortent du lot, les autres restent figés pour boucler le programme à temps quoi qu’il arrive.
C’est dommage car comme tu le dis, enfant ou adulte assimilent bien mieux les choses dans des programmes pédagogiques adaptés pour la circonstance.
Pierre
27 Fév, 2013
Bonjour Hélène
J’ai envie d’apporter une petite précision à propos des émotions.
En effet, nous vivons dans une société qui a tendance à nous faire croire qu’avoir des émotions est pathologique. Combien de personnes arrivent dans mon cabinet de consultation en me demandant de les aider à ne plus ressentir la peur ! Ce qui est très dangereux pour elles.
Une émotion n’est ni positive, ni négative. Une émotion est un signal de notre corps que nous avons à entendre, même lorsque le message n’est pas confortable par exemple lorsque j’ai peur, ce n’est pas confortable, mais j’ai intérêt à prendre en compte le danger potentiel, si je veux rester vivant.
En psychiatrie, une émotion négative est une émotion disproportionnée, c’est à dire qu’elle occupe tout le champ de conscience de la personne qui ne peut plus l’ignorer.
C’est pourquoi je préféré parler d’émotion agréable, ou désagréable plutôt de positive ou négative.
Merci en tout cas pour ce bel article.
Amicalement
Pierre
Nadia
27 Fév, 2013
Bonjour Hélène,
c’est vrai que susciter et relever le positif est toujours beaucoup plus efficace. Je le constate personnellement avec mes élèves. Mais c’est une vraie gageure que de l’appliquer en permanence.
A bientôt
Nadia